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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/117

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COCARDASSE.

Je ne connais de lui que sa bosse.

PASSEPOIL.

Une bosse superbe.

GONZAGUE.

Ésope… c’était Ésope.

PASSEPOIL.

Oh ! il s’appelle Ésope… joli nom !

COCARDASSE.

Bref, ce disgracié de la nature a véritablement tué Lagardère !

GONZAGUE.

Comment ?

COCARDASSE.

Eh donc vous allez comprendre.

PASSEPOIL, bas.

Parlons peu et parlons bien.

COCARDASSE, bas.

As pas pur… (Haut.) Voici la chose, à sa sortie du Palais, Lagardère avait été entouré, pressé par nous, puis blessé par M. de Peyrolles, mais blessé légèrement ; cet excellent M. de Peyrolles avait eu trop de zèle et pas assez de muscles, quand nous sommes arrivés à la rescousse, Lagardère était déjà loin et dans les petites rues et ruelles du quartier Saint-Honoré, nous avions peine à reconnaître sa piste… Nous allions à tout hasard, nous porter à droite quand un bossu, caché derrière une borne plus haute que lui, nous crie : il a passé à gauche… il perd son sang, il est à nous, suivez-moi, et il se mit à courir comme s’il ne portait rien sur le dos… arrivés sur le quai, il nous montre Lagardère qui, en effet, épuisé par la course et la perte de son sang, était tombé au pied du parapet et c’est le bossu qui nous cria encore tuez, tuez-le.

PASSEPOIL.

Très-bien ! très-bien !

GONZAGUE.

Toujours ce bossu ! mais pourquoi a-t-il fait tout cela ?

LE BOSSU, arrivant du fond et saluant.

Je viens vous le dire, monseigneur.

GONZAGUE.

Lui ! lui !