Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CARRIGUE.

Par ici, messieurs.

COCARDASSE.

Mes maîtres, je crois qu’il est temps de décrocher vos rapières. (Ils ceignent leurs épées.) Maintenant serrons les rangs ! (Ils se remettent à table. Tous les coudes se touchent.)

CARRIGUE, dans la coulisse.

Voilà notre affaire !

COCARDASSE.

Nous disons donc que le meilleur moyen de tenir la garde à un prévôt gaucher…

CARRIGUE, sur le seuil.

Hola ! l’auberge est pleine. Il faut la vider. (Ils entrent.) Çà, qu’on déguerpisse, et vite ; il n’y a place ici que pour les volontaires du roi… (Tous les spadassins veulent se lever. Cocardasse les arrête.)

COCARDASSE.

De la tenue, soyons paisibles, et faisons danser, en mesure messieurs les volontaires du roi… (Ils se lèvent et saluent avec une excessive politesse.)

CARRIGUE.

Ne voyez-vous pas que nous avons besoin de vos tables et de vos escabelles ?

COCARDASSE.

As pas pur ! Nous allons vous donner tout cela, mes mignons. (Il prend un broc qu’il écrase sur la tête de Carrigue.) Ces messieurs sont servis.

PASSEPOIL.

Une seconde tournée ! (Il se dispose à jeter une escabelle.)

CARRIGUE ET SES HOMMES.

En avant ! Lagardère ! Lagardère ! (Cocardasse et Passepoil laissent tomber leurs tabourets.)

COCARDASSE.

Bas les armes tout le monde !

PASSEPOIL.

Qu’est-ce que vous avez dit ?

COCARDASSE.

Quel nom avez-vous prononcé ?

STAUPITZ.

Nous allions les manger comme des mauviettes !

COCARDASSE.

La paix ! Pourquoi avez-vous crié Lagardère !

CARRIGUE.

Parce que Lagardère est notre capitaine.

COCARDASSE.

Le chevalier Henri de Lagardère.