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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/133

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ACTE CINQUIÈME

DOUZIÈME TABLEAU


Les fossés de Caylus. — Le décor du deuxième tableau ; seulement des torches éclairent la scène. — Des gardes occupent le pont-levis, l’escalier, la brèche du fond. — Une table recouverte d’un velours noir, quelques fauteuils près de cette table occupent le côté droit du théâtre.


Scène première

LE RÉGENT, D’ARGENSON, CHAVERNY,
DE VILLEROY et autres Seigneurs. LA PRINCESSE DE GONZAGUE, BLANCHE, puis GONZAGUE et LAGARDÈRE, PASSEPOIL, COCARDASSE.
LA PRINCESSE.

Rassure-toi, chère enfant, Dieu protégera l’homme généreux et brave qui t’a conservée à mon amour.

CHAVERNY.

Cette foi, madame, vous n’avez pas hésité à reconnaître votre fille.

LA PRINCESSE.

Oh ! non ! Dès que vous l’avez mise dans mes bras, j’ai reconnu tous les traits de Philippe.

LE RÉGENT.

Pardonnez-moi, madame, de vous avoir ramenée dans ce château de Caylus qui nous rappelle à tous deux un sanglant souvenir… c’est ici que fut lâchement assassiné Nevers, c’est ici que son meurtrier quel qu’il soit sera jugé, puni. (Sur un signe du Régent, on amène Gonzague et Lagardère, l’un venant de gauche, l’autre venant du fond ; tous deux ont un bandeau sur les yeux ; sur un autre signe du Régent, les deux bandeaux tombent.)

D’ARGENSON.

Voyez, monseigneur, M. de Gonzague a tressailli.

LE RÉGENT.

Et Lagardère n’a pas changé de visage.