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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/136

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LE RÉGENT.

Tu trembles, Gonzague !

GONZAGUE.

Moi !

LAGARDÈRE.

Le nom est là… le vrai nom… en toutes lettres… brisez l’enveloppe et le mort va parler. (Gonzague a reculé devant Lagardère, il s’est approché d’un des porteurs de torches.)

GONZAGUE.

Le nom est là.

LAGARDÈRE.

Lisez, qu’on sache si le nom qui est là est le mien ou le vôtre.

(Gonzague, d’une main tremblante, présente l’enveloppe à la flamme des torches.)
LA PRINCESSE.

Ah ! il a brûlé l’enveloppe qui contenait le nom de l’assassin !

LE RÉGENT, s’élançant.

Misérable !

LAGARDÈRE, montrant l’enveloppe enflammée.

Le mort a parlé.

LE RÉGENT.

Qu’y avait-il d’écrit… dis vite, on te croira, car cet homme vient de se perdre, qu’y avait-il ?

LAGARDÈRE.

Rien, monseigneur, rien, entendez-vous monseigneur de Gonzague, votre nom n’était pas là… mais vous venez de l’y écrire vous-même.

D’ARGENSON.

Il y a aveu du coupable.

LE RÉGENT.

Assassin assassin !

GONZAGUE, à Lagardère.

Tu ne jouiras pas de ta victoire ! (Il arrache l’épée nue que tient un officier des gardes au premier plan et veut s’élancer sur Lagardère.)

CHAVERNY, se plaçant entre les deux.

Encore un meurtre !

LAGARDÈRE.

Une épée ! une épée !

LE RÉGENT, lui donnant la sienne.

Tiens, fais justice !