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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/20

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COCARDASSE, bas.

Nous le connaîtrons toujours, lui ! (Il sort avec Passepoil.)

LAGARDÈRE.

Les misérables ! huit contre un !… oh ! c’est à dégoûter de l’épée ! La fille ! (L’hôtesse paraît, Lagardère jette de l’or sur la table.) Ferme tes volets et mets les barres… quoi que vous entendiez là dans les fossés du château, cette nuit, tes gens et toi, dormez sur les deux oreilles ; ce sont des affaires qui ne vous regardent point, adieu. (Il sort.)




DEUXIÈME TABLEAU
Les fossés du château de Caylus


À droite, le château relié à la douve de droite par un pont, face au public et attenant à la tour du château qui fait saillie au balcon sous lequel se trouve une fenêtre basse ; çà et là se trouvent des bottes de foin amoncelées ; une charrette chargée est dans un coin. Au deuxième plan à gauche, un escalier. — Au fond, une large brèche.


Scène première

LAGARDÈRE, s’orientant pour descendre dans le fossé.

Ah ! ça tâchons de ne pas nous rompre le cou. (Il descend par l’escalier.) Il fait noir comme dans un four, il faudra ferrailler au jugé… ce sera délicieux. (Tâtant la terre avec son pied.) Qu’est-ce que c’est que ça… du gazon… non, de la terre… parfait ! maintenant, orientons-nous ! (Il arrive à tâtons jusqu’à la fenêtre basse.) Une fenêtre ! Bravo ! pour l’aventure d’amour, après l’aventure d’épée… voilà mon entrée… ah ! diable un volet… on le descellera, j’entends marcher, serait-ce déjà Nevers ? Il va arriver fort en colère, ce cher duc, nous n’avons qu’à nous bien tenir.


Scène II

LAGARDÈRE, GONZAGUE, PEYROLLES. Ces derniers sont enveloppés de manteaux, ils paraissent à la tête du pont, et cherchent à voir dans le fossé.
GONZAGUE.

Je ne vois personne.