Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PASSEPOIL.

Parce que nous attendons aussi quelqu’un.

LAGARDÈRE.

Et ce quelqu’un ?

COCARDASSE.

Ce quelqu’un… c’est… Philippe de Nevers.

LAGARDÈRE.

Nevers… vous… un guet-apens.

PASSEPOIL.

Mais…

LAGARDÈRE.

La paix, mes drôles ! Je vous défends… vous m’entendez bien… je vous défends de toucher à un cheveu de Nevers, car sa vie m’appartient, et, s’il doit mourir ce sera de ma main en loyal combat et non de la vôtre, bandits !

COCARDASSE.

Capitaine !

LAGARDÈRE.

Allez !

PASSEPOIL.

Après tout, s’il veut faire notre besogne.

COCARDASSE, bas.

Très-bien ; mais il faut avoir l’œil sur le Nevers… Si le petit Parisien le manque, nous ne le manquerons pas.

LAGARDÈRE.

Vous m’avez entendu ?

COCARDASSE.

Oui, capitaine.

LAGARDÈRE.

Pas de trahison ! pas d’embûche ! qui sera contre Nevers, sera contre moi… Hors d’ici drôles, et que pas un de vous ne s’y montre à l’avenir, à celui-là je ne ferais plus l’honneur d’un coup de pointe, non ; du plat de mon épée je lui fouetterai sa face patibulaire.

COCARDASSE.

Sandiou ! capitaine ! Vous oubliez que nous sommes soldats.

LAGARDÈRE.

Vous allons donc ! Qui tue pour de l’argent est un infame ; qui fait de sa rapière un poignard est un lâche… Soldats et braves, voilà ce que vous étiez, et je vous connaissais alors, infâmes et laches, voilà ce que vous êtes. Je ne vous connais plus. Sortez… (Sur le geste fier de Lagardère, tous s’inclinent et sortent.)

PASSEPOIL.

Il est sévère !