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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/63

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COCARDASSE.

Eh donc je passerai le premier.

CHAVERNY, les apercevant.

Voyez donc, messieurs, c’est la journée des mascarades… Le bossu n’était pas mal ; mais, voici bien la plus belle paire de coupe-jarrets que j’aie vue de ma vie.

COCARDASSE.

Capédédiou !

PASSEPOIL.

Sois prudent.

NAVAILLES.

Le grand est superbe ! C’est don Quichotte sans Rossinante.

CHAVERNY.

Et le petit ! s’est Sancho sans son âne. (Pendant ce temps Cocardasse et Passepoil se sont approchés de Gonzague qui cause avec Peyrolles qui ne les a pas vus jusque-là.)

COCARDASSE et PASSEPOIL, saluant très-bas.

Monseigneur !

GONZAGUE, se retournant.

Hein ! que veulent ces gens-là ? Il n’y plus de niche à louer.

COCARDASSE, montrant fièrement Passepoil.

Ce gentilhomme et moi, nous sommes de vieilles connaissances de monseigneur, et nous venons lui présenter nos hommages.

GONZAGUE, bas à Peyrolles.

Ils ne sont donc pas tous morts ?

PEYROLLES, bas.

Lagardère a oublié ceux-là malheureusement.

PASSEPOIL.

Si monseigneur est occupé, nous allons nous retirer… respectueusement.

COCARDASSE.

Mais nous reviendrons.

GONZAGUE.

Ah ! tu les connais donc Peyrolles. Eh bien, puisqu’ils sont de tes amis, mène ces braves garçons-là à l’office ; qu’ils boivent à ma santé, fais-leur donner à chacun un habit neuf, une bourse bien garnie, et qu’ils attendent mes ordres.

PASSEPOIL, saluant.

Monseigneur, je n’espérais pas moins de votre munificence.