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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/64

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COCARDASSE, saluant.

Et de votre mémoire.

GONZAGUE.

Allez ! (Ils s’inclinent.)

PEYROLLES, insolemment.

Suivez-moi.

COCARDASSE, redressant la tête.

Nous sommes gens d’épée, et, nous passerons devant si vous le voulez bien. (Ils plantent fermement leur feutre sur l’oreille, en relevant de leur rapière les coins frangeux de leur manteau, et passent fièrement devant Peyrolles.)


Scène VI

Les Mêmes, moins COCARDASSE, PASSEPOIL
et PEYROLLES.
CHAVERNY, regardant sortir Cocardasse et Passepoil.

Je les trouve un peu rudes avec leur ami. À quelle occasion le cher cousin a-t-il pu se servir de semblables drôles ? car ce n’est pas Peyrolles qui les connaît, c’est lui.

GONZAGUE.

Messieurs, vous savez que vous êtes convoqués, ce soir, à huit heures à l’hôtel de Gonzague.

NAVAILLES.

Oui, il est question, je crois d’un conseil de famille.

GONZAGUE.

Mieux que cela, messieurs, d’une assemblée solennelle, d’un tribunal où son Altesse Royale le Régent se fera représenter par le vice-chancelier d’Argenson.

CHAVERNY.

Peste ! s’agit-il donc de la succession à la couronne ?

GONZAGUE.

Marquis, nous parlons de choses sérieuses. Vous allez avoir à me prouver votre dévouement, messieurs.

NAVAILLES.

Vous voulez dire notre reconnaissance, monseigneur, car nous sommes vos obligés.

GONZAGUE.

Ah ! Navailles, votre terre de Chaneilles qui avait été confisquée sous le feu roi, va vous être rendue. J’ai la promesse de l’abbé Dubois.

NAVAILLES.

Et c’est encore à vous que je devrai cela.