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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/7

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Scène III

Les Mêmes, STAUPITZ, et les cinq maîtres d’armes.
TOUS.

Cocardasse !

PASSEPOIL, bas.

Oh ! les vilaines figures !

COCARDASSE.

As pas pur ! Todos camarados. (Ils échangent des poignées de main.)

STAUPITZ, à la table.

Du vin comme s’il en pleuvait pour fêter l’arrivée des amis !

MARTINE, servant.

Voilà… voilà… il vous faudrait le déluge pour vous contenter.

PASSEPOIL.

Un déluge de baisers, ô mon bel ange.

MARTINE.

Je ne débite que des soufflets.

COCARDASSE, à l’extrême droite, à table.

Sandiou ! nous sommes ici pour parler sérieusement, allez-vous-en, pétite ! Vous enflammez cette fougasse.

MARTINE.

M’en aller, je ne demande que ça ! (Elle sort.)

COCARDASSE.

La femme sera sa perdition à ce pétit. Maintenant, mes mignons, causons un peu de nos affaires ! Nous voici huit ! Tous professeurs dans l’art de l’escrime ! Chacun de nous peut tenir tête à trois hommes maniant proprement l’épée : allons-nous donc avoir affaire à une armée ?

STAUPITZ.

Nous allons avoir affaire à un seul cavalier. (Tout le monde rit dédaigneusement.)

COCARDASSE.

Et quel est donc le nom de ce géant qui combattra contre huit hommes, dont chacun, sandiou ! vaut une demi-douzaine de héros !

STAUPITZ.

C’est le duc Philippe de Nevers !

COCARDASSE, faisant la grimace.

Hon ! hon !