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Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/93

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BRÉANT.

Elle est donc comme tout ce qui est ici ta bosse, elle est donc en or.

LE BOSSU.

Peut-être bien !…

LE RÉGENT, entrant et causant avec d’Argenson.

Ce que vous me dites-là me surprend fort…

LE CHANCELIER.

J’ai fait à Son Altesse royale un rapport fidèle de ce qui s’est passé à l’hôtel de Gonzague… Une mère qui refuse d’embrasser l’enfant qu’elle a pleuré quinze ans et qu’on lui ramène… Une Artémise inconsolable qui vient à une fête comme celle-ci. Tout cela est bien étrange, et je commence vraiment à craindre pour la raison de madame de Gonzague… Enfin je la verrai ce soir et je… (Se retournant.) Qui est là ?…

BRÉANT.

Un homme à qui Son Altesse royale a bien voulu donner audience.

LE RÉGENT.

Moi ?… j’ai promis une audience ici… ce soir… à qui donc…

LE BOSSU, s’inclinant.

Au chevalier de Lagardère, monseigneur.

LE RÉGENT.

C’est vrai… à tout à l’heure d’Argenson, à tout à l’heure. (D’Argenson sort par le fond et Bréant par la droite.)


Scène III

LE RÉGENT, LE BOSSU.
LE RÉGENT.

Approchez… c’est vous qui m’avez écrit ?…

LE BOSSU.

Non, monseigneur.

LE RÉGENT, souriant.

En effet, vous ne pouvez pas être Lagardère ?

LE BOSSU.

Je n’ai jamais pu être chevau-léger.

LE RÉGENT.

Comment vous nommez-vous ?

LE BOSSU.

Les gens comme moi n’ont d’autre nom que le sobriquet qu’on leur donne.

LE RÉGENT.

Où demeurez-vous ?…