Aller au contenu

Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE BOSSU.

Cet homme s’appelait Philippe de Lorraine, duc de Nevers !

LE RÉGENT, s’asseyant.

Oui… il m’a écrit cela… mon pauvre Philippe… je l’aimais bien… Depuis qu’on me l’a tué je ne sais pas si j’ai touché la main d’un ami sincère. (Haut.) Pourquoi M. de Lagardère a-t-il tardé si longtemps à s’adresser à moi ?

LE BOSSU.

Parce qu’il voulait que mademoiselle de Nevers fût d’âge à connaître ses amis et ses ennemis.

LE RÉGENT.

Ce n’est donc pas mademoiselle de Nevers que M. de Gonzague a ramenée aujourd’hui à sa mère ?

LE BOSSU.

Non, monseigneur.

LE RÉGENT.

M. de Gonzague a donc été trompé ?

LE BOSSU.

Non, Monseigneur.

LE RÉGENT.

Vous osez dire…

LE BOSSU.

Ce n’est pas moi qui parle, monseigneur, c’est M. de Lagardère… moi je ne sais rien.

LE RÉGENT.

Et M. de Lagardère a les preuves de ce qu’il avance ?

LE BOSSU.

Oui, monseigneur.

LE RÉGENT.

Même celle qui doit confondre l’assassin ! car il prétend le connaître… il m’écrit qu’il était dans les fossés de Caylus au moment du meurtre…

LE BOSSU.

Il y était !…

LE RÉGENT.

Et cet assassin est vivant encore !

LE BOSSU.

Votre Altesse royale n’aura qu’un mot à dire et M. de Lagardère le lui montrera cette nuit.

LE RÉGENT.

Ce Lagardère est donc à Paris ?… s’il est à Paris, il est à moi… (Il saisit une sonnette et l’agite.)