Monseigneur, M. de Lagardère m’attend hors Paris, sur une route que je n’indiquerai pas, dussiez-vous me faire donner la question… Dix heures vont sonner… Si M. de Lagardère ne reçoit de moi aucun message avant onze heures, son cheval galopera vers la frontière… il a des relais et votre police n’y pourra rien…
Vous serez ôtage.
Oh ! pour peu que Votre Altesse tienne à me garder, je suis tout à ses ordres. (Un secrétaire paraît gauche et s’incline comme pour attendre un ordre.)
Descendez-moi, je vous prie un sauf-conduit tout scellé et contresigné en blanc. (Le secrétaire sort.) Ce chevalier de Lagardère traite avec moi de puissance à puissance… il m’envoie un ambassadeur.
Bien humble, monseigneur !
Combien de temps lui faut-il pour venir ?
Deux heures.
C’est au mieux… Il servira d’intermède entre le ballet et le souper. (Le secrétaire rentre apportant le sauf-conduit.)
M. de Lagardère n’avait point commis de ces fautes qu’on ne puisse pardonner. Voici le sauf-conduit… prévenez M. de Lagardère que toute violence de sa part rompra l’effet de ce parchemin.
Le temps des violences est passé… M. de Lagardère n’a plus d’ailleurs qu’un coup à frapper… Il avait dit aux meurtriers : Vous mourrez tous de ma main ! (Ils étaient huit.)… Le chevalier en avait reconnu six et ceux-là sont morts.
De sa main ? (Le Bossu s’incline.)
Et les deux autres ?