la même trace de leur passage : dans les tiroirs des meubles qu’ils ont vidés, sur la plaie de l’homme qu’ils ont assassiné, on trouve toujours une carte, un valet de cœur…
C’est drôle !… non… je veux dire : c’est atroce ! mais c’est bien invraisemblable… Est ce que vous croyez à tous ces contes-là ?…
Si j’y Crois !… (Un violent coup de sonnette se fait entendre. Gertrude jette un cri et laisse tomber sa laine.) Ah ! qu’est-ce que c’est que ça ?…
Ça ?… C’est la sonnette de M. le marquis…
Oui… et c’est moi qu’il sonne… Si j’ai besoin de vous, je vous appellerai… Que c’est bête !… je suis toute tremblante… (Elle sort.)
Scène II
Voilà une bonne vieille qui serait tombée en pâmoison si je lui avais dit : « Je suis un des membres les plus actifs du Club des valets de cœur. J’ai été détaché ici par César Andréa notre chef… Je connais la maladie du comte, et mieux que le médecin je sais qu’il n’en peut pas guérir… M. de Chamery avait écrit à son notaire au sujet de son testament… J’ai porté la lettre au maître et j’attends ses ordres… »
Monsieur s’impatiente de ne pas voir venir son notaire, et il veut qu’on aille chercher maître Aubernon.
Bien… J’irai… (À part.) Je ne le trouverai pas.
Non, monsieur désire que vous restiez, il m’a ordonné d’envoyer le petit Jean…
Qu’est-ce que c’est que le petit Jean ?…
Le Commissionnaire. (Elle va à la fenêtre et regarde dans la rue.) Bon ! il n’est pas à sa place !