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WILLIAM.

Où allez-vous ?

BACCARAT.

Chez lui !

WILLIAM.

Vous ne l’y trouverez plus.

BACCARAT.

Je ne veux pas qu’il parte, et, si je le revois, il ne partira pas.

WILLIAM.

J’en suis sûr ; mais, pour que vous puissiez vous trouver en présence l’un de l’autre, il faut faire ce que je vous conseillerai.

BACCARAT.

Oh ! je ferai tout ! entendez-vous bien… tout ! pour revoir Armand.

WILLIAM.

Très-bien ! Écrivez alors ce que je vais vous dicter.

BACCARAT, se plaçant pour écrire.

Je suis prête, dites vite.

WILLIAM, dictant.

« Je sais que vous me trompez… Je ne survivrai pas à votre abandon… C’est dans l’île de Croissy que je vous ai vu pour la première fois… c’est là que pour la première fois vous m’avez dit que vous m’aimiez… »

BACCARAT.

C’est vrai !

WILLIAM, continuant.

« C’est là que je veux mourir… Demain, on trouvera sur la berge le cadavre de celle que vous appeliez votre Baccarat »

BACCARAT.

Ce que j’écris là, je le ferai…

WILLIAM.

Oui… Si Armand ne vient pas à l’île de Croissy… mais il y viendra… Dans deux heures seulement, cette lettre pourra être remise à Armand ; d’ici là, je viendrai vous prendre pour vous conduire à Bougival, et, si votre infidèle accourt vous retrouver à l’île de Croissy, à ce berceau de vos amours, eh bien, il n’ira pas plus loin.

BACCARAT, qui a écrit fiévreusement.

Tenez, voici la lettre.