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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/56

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WILLIAM.

Bien… Je serai ici dans deux heures, pas avant ; soyez patiente et calme. (À part.) Dans deux heures, tout doit être fini. (Il sort.)


Scène IX

BACCARAT, puis un Valet.
BACCARAT.

Calme ! il me dit d’être calme quand la fièvre me brûle… quand ma tête se perd… Oh ! si Armand résiste à mes prières, à mes larmes, sous ses yeux, dans ses bras, je me tuerai !… oui ! je me tuerai ! Oh ! mon Dieu ! et tout ce monde qui est encore là. (Sonnant.) Fanny, va dire que je ne puis reparaître au salon, que je suis souffrante, malade… Se marier… lui ! Armand… qui n’a ni famille ni fortune… Elle l’aime donc bien, cette femme ! Mais quelle est-elle ? Oh ! je veux la connaître ! je lui disputerai Armand ! Armand, c’est mon bien, c’est ma vie. (Sonnant encore.) Mais que fait donc Fanny ?

LE VALET, entrant.

Comment ! madame, vous êtes ici ?

BACCARAT.

Que voulez-vous dire ?

LE VALET.

J’aurais parié que je venais de voir sortir madame, dans son coupé avec un étranger. Oui ! oh ! c’était bien le burnous de madame.

BACCARAT.

Qu’est-ce que cela signifie ?

LE VALET, comme se souvenant.

Ah ! madame, M. le prince Artoff vient de partir ; il a écrit ces quelques mots au crayon et il m’a dit : « Pour ta maîtresse… vite. »

BACCARAT.

Peu m’importe ce que peut m’écrire Artoff… Montez à la chambre de Fanny… Qu’on me cherche cette fille… qu’on l’amène. (Le valet sort.)


Scène X

BACCARAT, seule.

Artoff ! je croyais qu’il avait renoncé à me rappeler les odieux souvenirs du passé. (Lisant.) « Un hasard, une ren-