Page:Anissia - Ma vie, récit dicté par une paysanne à T. A. Kouzminskaia.djvu/41

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MA VIE

— Suffit que vous consentiez — cela ne sert à rien de lui parler. Demain soir, j’apporterai le pain et le sel. Nous conclurons l’affaire en l’arrosant ; j’aurai aussi un cadeau pour la fiancée.

Kozlikha partit. Mon père m’appela :

— Anissia, dit-il, qui t’es-tu mis en tête d’épouser ? Peut-être bien Pierre Fédorovitch, notre Maître ?

Et continuant la plaisanterie :

— Ce n’est pas que je ne te donnerais pas à lui, c’est lui qui ne voudrait pas de toi.

— Il ne me prendra pas et je n’en ai cure.

— Allons, il faut que tu raisonnes. Toutes les filles doivent se marier. Ce n’est pas nous qui avons institué le mariage, c’est Dieu. Au besoin on se passera de ton consentement.

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