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l’école et la nation en france

mieux estimer à son juste prix la haute science, la science pure, la science, comme certains aiment à dire, désintéressée. Ce sont les municipalités républicaines, radicales, voire socialistes qui ont donné l’exemple des plus remarquables initiatives en faveur de l’enseignement savant avec l’unanime et constant assentiment de ces masses populaires que, pour un peu, des juges superficiels ou prévenus déclaraient incapables de s’élever à une si large compréhension du rôle social des hautes études.

Est-ce tout ? Il reste un autre ordre d’études, un nouveau cycle de la culture nationale, longtemps méconnu sinon ignoré, qui représente une seconde partie, non la moins importante, de la dette de la société d’aujourd’hui envers la société de demain ; c’est l’instruction et aussi l’éducation qu’on appelle post-scolaire par allusion à l’école primaire et qu’on nomme professionnelle par allusion à l’objet de l’enseignement. C’est l’école primaire obligatoire de l’adolescence ouvrière, qui doit se poursuivre avec et pendant l’apprentissage, qui doit en être en quelque sorte l’accompagnement théorique indispensable. Cela, aussi et surtout, répond à une préoccupation qui n’a pris une intensité décisive que sous la poussée de l’esprit démocratique et à la faveur des institutions républicaines.

Sans doute sur ce point, la France est loin de pouvoir prétendre au premier rang. Il est même difficile de se dissimuler l’énorme avance qu’elle a laissé prendre à plusieurs de ses voisins. Mais, pour être venue la dernière, cette partie du programme n’en est pas moins inscrite aujourd’hui comme le complément nécessaire de l’œuvre éducative de la France.


III


Voilà, mais vue du dehors et par ses caractères extérieurs, l’œuvre scolaire de la troisième République.

Il reste à y pénétrer, si l’on veut en saisir l’esprit. Qu’est-