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4 ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE


relativement bas des esclaves ne permet guère de supposer qu'ils aient pu jouer dans l'industrie ou l’agriculture un rôle bien considérable. Une recherche plus poussée n’eût cependant pas été inutile. De-ci, de-là (notamment p. 42), je vois mentionner des louages d'ouvrages par les maîtres. Travaux domes- tiques toujours ? Est-ce certain ? P. 131, on nous montre un boucher qui s'assure pour cinq ans les services d'un affranchi, en avançant à celui-ci le prix de sa liberté (genre de spéculation, paraît-il, assez répandu et sur lequel on eût aimé quelques détails). Le contrat prévoit expressément que l'homme Sera employé à la boucherie ; avant son affranchissement, n'avait-il pas déjà exercé le même métier ?

Il faut souhaiter que M. Gaudioso, qui a sous la main une si belle docu- mentation, complète un jour son travail, déjà fort utile, par des indications d’un caractère plus spécialement économique. Et, puisque nous en sommes au chapitre des vœux, formons-en un autre encore. La France méditerranéenne, comme la Sicile, eut ses esclaves. Ceux du Roussillon ont déjà trouvé leur historien 1; mais non pas ceux du Languedoc?, ni de la Provence. Serait- ce que les documents font défaut ? Impossible ! Les archives du Midi sont riches ; les séries notariales, en particulier, ne le cèdent guère à celles de la Sicile. Serait-ce que les travailleurs manquent ? Le réveil des études hi toriques, en Provence, au cours de ces dernières années, interdit de le croire. IL faut donc admettre, tout simplement, que le sujet, un peu à l'écart des sentiers battus, a passé inaperçu. Je serais heureux si jamais ces li tombant sous les yeux de quelque érudit en voine de curiosité, l'incitaient À tenter l'entreprise.







Marc Brocu.

Ports d’aujourd’hui, ports d’autretois : à propos d’une étude sur Gênes et sur Marseille.

Au port de Gênes, M. Maumice Bxé vient de consacrer une excellente élude qui lui a valu le titre de docteur és-lettres de l'Université de Lyon*. C'est une monographie sérieuse, bien documentée, appuyée sur des données nurué- riques abondantes et rigoureusement critiquées. Mais c’est beaucoup plus qu'une monographie. D'abord, parce que M. Byé institue, d'un bout à l'autre de son livre, une comparaison suivie, attentive et, on peut ajouter, honnête entre Gènes et Marseille, les deux grands ports de la Méditerranée occidentale : différents et cependant semblables , rivaux et cependant guettés par les mêmes ennemis. Ensuite, parce qu'un port de l’envérgure de Gènes, ou de Marseille, c’est naturellement l'un des meilleurs observatoires où puisse s'établir l'homme qui sait et désire voir, pour étudier l'activité non



14 A. BRUTAILS, Étude sur l'esclanage en Roussillon du X Te au XVII sidcle, dans Ni Revue Historique de roi, t. X, (1886).

2. Indications insuffisantes dans A. Gensatn, Histoire du commerce de Montpellier, 1861, LU, p. 13 eL 47; C. PORT, Essai sur l'histoire du commerce maritime de Narbonne, 1854, D. TH; Loutse Guinau, Recherches el enelusions nouvelles sur Le prétendu rôlr de Leone Cœur, dans Mémaire de la Sueété arhéolopique de Montpellier 1900, D 0 suis, et pe 85.

Le Port de Gênes ; som activité, son organisation, sa Jonction économique, Paris, Alcan, 5. d. (1827) in-be, xV1-276 D