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SOCIÉTÉS DE L'EXTRÊME-ORIENT 157

tion et de mobilité perpétuelle, — et ne peuvent d'ailleurs s'aider des recherches faites et des résultats acquis par les autres pays qu'avec la plus grande pré- caution.

Me Exwa Levsnen reprend la question de savoir comment là classe ouvrière s'est formée en Hongrier. Naguères, on croyait résoudre le problème en disant que les Hongrois considéraient le travail industriel comme indigne d’eux, en conséquence de quoi la classe ouvrière se serait formée au cours des premiers siècles du royaume hongrois, à l'aide d’« hospites » immigrés de l’étranger. Mit Lederer démontre, au contraire, que les serviteurs des ménages privés comprenaient nombre d'ouvriers industriels, et que ceux-ci réussirent à s'assurer l'indépendance d'abord économique, ensuite sociale, justement en conséquence de leur travail industriel. Car, dès le xue siècle, le mot hospes» ne veui plus dire, en Hongrie, étranger, — mais sert à désigner cette classe d'ouvriers industriels déjà formée et dont, une partie ne tarda pas à s'implanter dans les villes ; s’y mélant aux immigrés de l'étranger, elle y forma la bourgeoisie, qui s'occupa principalement d'industrie et de commerce.

Cette bourgeoisie, toute jeune encore, et bien faible économiquement, se met dès le xure siècle à s'organiser et forme des maitrises pour se défendre aussi bien contre la concurrence que contre les seigneurs. Mais, ces maitrises mont aucun rapport avec les corporations de l'Europe occidentale ; elles connurent un développement indépendant ; il n°y eut que les villes du Szepes et de la Transylvanie pour subir, sur ce point, l'influence de l'étranger et plus précisément de l'Allemagne.





ANBROISE PLEIDELL. (Budapest.)

Sociétés de l’Extrême-Orient.

Mr G.-L. Durrar, dans la deuxième partie — pour lui la principale — de son petit travail sur les castes?, explique l'état de la société indienne par des considérations de sociologie générale ; il s’agit d'appliquer à l'Inde une théorie de la contrainte sociale résumée dans une note de la page 13. L'attachement au rite, la prédominance de l'idée de souillures, ce sont là les contraintes, ren- forcées par la mollesse el la passivité du caractère hindou, qui empêchent l'Inde d'évoluer vers des solidarités élargies eL une adaptation active au milieu physique

Dans le début, Me Duprat marque justement la différence entre la classe sociale et la caste : la distribution en classes est un fait ethnique et écono- mique, la caste repose sur des conceptions de nature religieuse et sxr des

ites ; l'une tend à constituer de grands ensembles, l'autre à renforcer le particularisme ; la contrainte dans le premier cas vient de la société entière, dans le second elle vient de l'intérieur de chaque groupe.

Moins juste est la théorie qu'esquisse MF Duprat sur la formation des est une « parenté mystique», si l’on veut, mais est-ce celle « d'une




mment Lx classe des ouvriers d'industrie s'ei formée en Hongrie (A legréoitb magyar lâty Rialakutésa), Budapest, 1928, ln-8°, 51 D.

intes sociales dans les eustrs himdours Extrait do la Revue Internaiio: de Sociologie, Jauv.6v. 1928, p. 1-14).