Page:Annales de l universite de lyon nouvelle serie II 30 31 32 1915.djvu/282

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Maria et Julia, font leurs débuts dans le monde. Les deux sœurs sont également belles et savent conserver, en dépit de leurs succès mondains, l’apparence de la plus charmante simplicité. Maria fait bientôt la conquête d’un riche « squire » du comté. Peu de temps après les fiançailles de Maria, Mr. Crawford et sa sœur, nouveaux venus dans le voisinage, se lient avec les habitants de Mansfield. On improvise chaque jour au château un divertissement nouveau : un concert, un bal, une excursion, on s’avise même de jouer la comédie. Cendrillon muette et délaissée, la petite Fanny regarde d’un œil un peu attristé les amusements de ses cousins et de leurs amis. Elle s’aperçoit avec douleur que la grâce et les yeux vifs de Mary Crawford ont séduit Edmond. Elle remarque aussi que le spirituel Henry Crawford, dont Julia est visiblement éprise, fait à Maria une cour assidue. Sans accorder la moindre pensée à la mauvaise humeur croissante de son fiancé. Maria accepte et recherche même les attentions de Mr. Crawford. Mais, avec le retour inopiné de Sir Thomas, la vie au château de Mansfield redevient paisible et monotone. Plus de comédie ni d’excursions, et bientôt Henry Crawford part sans avoir prononcé les paroles qu’attendait Maria. Blessée dans son orgueil par cet abandon, impatiente d’échapper à la tutelle d’un père autoritaire. Maria se résigne à épouser le fiancé qu’elle n’aime pas. Elle quitte le pays après son mariage, emmenant avec elle Julia.

Fanny demeure à Mansfield où sa grâce discrète, son charme et sa douceur commencent enfin à être appréciés de l’austère Sir Thomas. Sir Thomas n’est d’ailleurs pas le seul à découvrir que Fanny est délicieusement jolie et que sa bonté est infiniment attachante. Henry Crawford, de retour après quelques mois d’absence, est frappé de la beauté de Fanny. Il se promet de rester à Mansfield assez longtemps pour se faire aimer. Mais la jeune fille, se souvenant de la conduite de Mr. Crawford à l’égard de Maria, reste insensible aux attentions les plus flatteuses.