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ANNALES DE L’AIN

même ramassés par des passants peu méfiants : vous voyez le tollé général, les poursuites, les dommages et intérêts que cela entraînerait.

« Bien plus, comme la mort ne sera pas instantanée, qui nous dit que les lapins que nous tirons au fusil, ou prendrons au furet, n’auront pas mangé une heure auparavant les appâts empoisonnés. Là encore, énorme danger et graves inconvénients.

« Nos rabatteurs se paient de leur permis en lapin : nous faisons fureter par des gens du pays qui trouvent leur bénéfice dans les lapins qu’ils prennent.

« Quand on saura qu’il y a des lapins empoisonnés, ne fut-ce guère, personne ne voudra plus ni les tirer, ni les fureter, ni servir de rabatteurs. Nous, nous n’oserons plus faire courir un tel risque à nos aides. Cela arrêtera presque complètement la destruction au moyen du système actuel qui, dans les bois bien percés me paraît pouvoir être employé avec succès. Nous avons ainsi réduit à un nombre infime d’exemplaires qui n’ont fait aucun dégât cette année, la population d’un bois qui, il y a un an, avait entièrement saccagé les champs voisins.

« Du reste, les appâts empoisonnés sont régis par une loi très sévère. Elle exige l’autorisation des autorités qui, je crois, hésiteront à prendre une aussi grosse responsabilité.

Un autre correspondant dit : « Pensez qu’avec des appâts empoisonnés où n’arrivera que des résultats insignifiants, de plus, ils sont dangereux pour les gens, et pour le gibier non nuisible.


Arrivé au terme de cette étude, il est bon d’en tirer la conclusion pratique pour notre pays.