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Page:Annales de la Société d’émulation de l’Ain, année 44, janvier-février-mars, 1911.djvu/54

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À Lyon, comme ailleurs, Charles Démia avait remarqué que les enfants vagabondaient parmi les rues, perdant leur temps à mener une vie de polissonneries.

Dans un mémoire de Remonstrances à Messieurs les Prévot des Marchands, Echevins et principaux habitants de la ville de Lyon[1], l’abbé Démia expose le mal : « Les pauvres, disait-il, n’ayant pas le moyen d’élever ainsi leurs enfants, ils les laissent dans l’ignorance de leurs obligations… ils ne peuvent communiquer une bonne éducation qu’ils n’ont jamais eue, outre que les désordres dans lesquels la plupart de ces pères ont vécu pendant leur jeunesse, fait qu’ils se soucient fort peu que leurs enfants apprennent les bonnes mœurs et les devoirs du Christianisme qu’ils ignorent. »

Plus loin, Démia envisage la situation des petites filles dont la vertu doit fatalement échouer contre « l’écueil le plus commun où la pudeur de ce sexe fait ordinairement naufrage. »

Puis il termine en indiquant le remède et les mesures propres à en assurer l’efficacité, c’est-à-dire l’établissement d’écoles.

Ces Remonstrances furent accueillies avec faveur.

La ville procéda immédiatement à la création d’écoles, bientôt suivie dans cette voie par un grand nombre d’autres paroisses du diocèse de Lyon dont l’Ain faisait alors partie.

Il convient de dire ici que de très rares écoles existaient dans les petites villes, mais, en l’absence de toute organisation, de toute méthode, de tout contrôle et de toute autorité, la plupart d’entre elles ne subsistaient guère ou végétaient alors dans un état déplorable.

  1. Archives du Rhône — D. 360. [Note de Wikisource : il est maintenant classé sous la cote 5D5.]