lisent toutte la nature. En effet, c’est dans cet Elément qu’il va se refugier comme dans le domicile qui lui est propre quand il est chassé des mixtes par la résolution : car on ne peut le démontrer nulle part dans un état pur, il faut le faire passer d’un corps dans un autre par voye de combinaison, ou le dégager par l’intervention de l’air. Aussi l’observation de certaines plantes prouve-t-elle manifestement que ce principe leur (30) est fourni beaucoup plus abondamment par l’air que par l’eau ou la terre. Les sapins, les Picea prospérent mieux dans un sol Aride et sabloneux que dans un terrain gras et fertile, les racines de ces arbres si hauts ont très peu de profondeur : elles ne passent presque pas la surface de la terre, et quand, faute de pluye, les autres plantes meurent dessechées, celles-ci sont au contraire plus belles et plus florissantes.
Quand au 3e principe que nous appelions terre mercurielle, il est encore très peu connu, et bien des gens revoquent en doutte son existence. Voici les Notions qu’en donne Beccher.
On ne sauroit douter qu’il n’y ait un troisième Principe[1] qui mêlé aux deux précédens détermine l’espéce de la substance qui en doit resulter : car pour ne parler que de la génération du régne minéral, il est certain, ainsi que nous le démontrerons que les pierres diaphanes sont formées de la prémiére et de la deuxième terre : Mais quand aux Opaques il faut de toutte nécessité qu’il y en entre une troisième qui constituë leur Opacité, leur forme et leur état pierreux.
- ↑ Dari aliquod tertium, quod prioribus duobus principiis se intermisceat, unde speciem suam naneiscuntur, non verisimile modo, sed et certissimum est. Nam ut ab subterraneorum genesin procedamus, prout inferius demonstrabitur, lapides, imprimis omnes diaphani, ex prima et secunda terra constant ; sed præsertim in opacis intermixta est aliqua tertia, unde idea suæ speciei nempe lapideitatis. Similem ergo in metallis dari, negari non potest… Becher, Phys. subt., p. 76.
