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madame de verdelin

planté par le célèbre Le Nôtre, tout cela forme un tout dont la majesté frappante a pourtant je ne sais quoi de simple qui soutient et nourrit l’admiration. M. le Maréchal de Luxembourg qui occupait alors cette maison. venait tous les ans dans ce pays où jadis ses pères étaient les maîtres, passer en deux fois cinq ou six semaines, comme simple habitant, mais avec un éclat qui ne dégénérait point de t’ancienne splendeur de la maison »[1].

Au premier voyage qu’ils firent après l’établissement de Jean-Jacques à Montlouis, le maréchal et la maréchale de Luxembourg envoyèrent un valet de chambre lui porter leurs compliments et l’inviter à souper chez eux chaque fois que cela lui ferait plaisir. Rousseau répondit honnêtement, mais ne se dérangea point. Cependant les avances continuèrent par une intervention de la comtesse de Boufflers, puis du chevalier de Lorenzi. Rousseau ne bougeait toujours pas, quand au voyage de Pâques de l’année 1759, l’hôte de Montlouis vit arriver chez lui le maréchal de Luxembourg, suivi de cinq ou six puissants personnages. Pour lors, il n’y eut plus moyen d’éviter de rendre la visite et d’aller faire sa cour à Mme la maréchale qui l’avait d’ailleurs comblé de choses les plus obligeantes.

Les personnages sont connus le maréchal, petit-fils du « Tapissier de Notre-Dame plus riche d’argent que de talent, mais excellent homme au fond ; la maréchale, fille du duc de Villeroy[2], veuve en 1747 du duc de Boufflers qu’elle avait épousé en

  1. Confessions : Livre Xe.
  2. Madeleine-Angélique de Neufville-Villeroy, née en 1707, morte en 1787, fille du duc, petite-fille du maréchal de Villeroy, gouverneur de Louis XV.