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madame de verdelin

Le jardin tracé par Le Nôtre était, en effet, fort beau. La demeure des Luxembourg est aujourd’hui détruite, mais, outre la riante description que donne Jean-Jacques du parc, « inégal, montueux, mêlé de collines et d’enfoncements dont l’habile artiste a tiré parti pour varier les bosquets, les ornements, les eaux, les points de vue et multiplier pour ainsi dire, à force d’art et de génie, un espace assez resserré nous avons celle de d’Argenville dans son voyage pittoresque des environs de Paris :

« Les jardins, dit-il, doivent leurs principales beautés à Le Brun leur ancien maître. On trouve d’abord une terrasse soutenue d’un talus au bas duquel sont deux pièces de parterre, et un bassin terminé par une seconde terrasse du côté de la campagne. Sur le côté droit est un boulingrin suivi d’un autre de forme ronde, avec un bassin. Vous voyez en face la serre de l’orangerie dont le plan est circulaire. Elevée par Oppenord elle est décorée de trois arcades à bandes, avec des masques à leur clef. Un amour monté sur un lion fait l’amortissement de la principale arcature. Plus haut est un petit jardin fermé servant d’orangerie. On aperçoit à côté un très joli bâtiment entouré de portiques et bâti par Le Brun qui y a peint quelques morceaux. Ce bâtiment a vue sur une grande pièce d’eau à pans au-dessous et à côté sont différentes salles et une grotte ornée de fontaines et d’une rangée de nappes, formant une petite cascade, dont le réservoir est une pièce d’eau échancrée qui se trouve dans le haut du jardin. En face de la maison, au-dessus de la cour, il y a une pièce d’eau octogone, dite de la Laitière, entourée de quinconces ».

Il existe une estampe d’Israël-Sylvestre reproduisant la façade du Petit-Château et la pièce d’eau. Henri Jouin en donne un fac-simile dans son ouvrage