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annales de la société j. j. rousseau

sur Le Brun[1]. C’est bien le château, « petit, simple, mais élégant, percé dans son milieu d’un péristyle à jour entre deux étages de colonnes dont nous parle Jean-Jacques. « Quand on regarde ce bâtiment de la hauteur opposée qui lui fait perspective, ajoute-t-il encore, il paraît absolument environné d’eau, et l’on croit voir une île enchantée ou la plus jolie des trois îles Borromées, appelée Isola-Bella, dans le lac Majeur[2]. »

La maison de Montmorency ou Jean-Jacques reçut l’hospitalité et où fréquenta la marquise de Verdelin n’existe plus. Les bosquets sombres ou transparents, les bassins, les statues, tout ce décor s’harmonisant avec la vie même du dix-huitième siècle a presque totalement disparu. Le Petit-Château fut acheté, en 1813, par le comte Aldini qui y reçut magnifiquement Napoléon. A la chute de l’Empire, les créanciers du comte vendirent le domaine à une bande noire qui le détruisit en 1818[3]. L’Orangerie a seule échappé à la pioche des démolisseurs. Un boulevard du même nom la sépare de l’emplacement de l’ancienne propriété. On voit encore la porte par laquelle s’échappa Rousseau, le 10 juin 1762, après l’arrêt du Parlement de Paris, le décrétant de prise de corps.

  1. Henry Jonin : Charles Le Brun et les Arts sous Louis XIV.
  2. Auguste Rey : J.-J. Rousseau dans la vallée de Montmorency. Paris 1909, p. 289.
  3. On prétend qu’il fut acheté pour la somme de cent trois mille francs par un chaudronnier de la rue des Tournelles, nommé Benech, qui fit démolir la maison et en vendit les matériaux. C/ André Saglio. Maison d’Hommes célèbres. Paris. Hachette, 1893, p. 206.