Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 4.djvu/13

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ainsi supprimés ont passé plus tard dans la seconde rédaction : Jean-Jacques les a donc successivement adoptés, rejetés et repris. Jusqu’à la fin il a consulté son cahier[1].

Tout en reproduisant ce ms. avec une scrupuleuse fidélité, je n’en ai pourtant conservé ni l’orthographe, ni les accents irréguliers, ni la ponctuation quand elle est défectueuse, et je dois m’expliquer à ce sujet.

Depuis quelques années, ne voulant plus rajeunir l’orthographe des textes littéraires et des correspondances du XVIIIe siècle, certains éditeurs ont cru devoir la respecter jusque dans ses fantaisies. On a imprimé, par exemple, de Diderot : « a langres il fallait ecrire a bourbonne et a paris[2] » ; — de Bernardin de Saint-Pierre : « come cette home venerable », « l’autome », (son regard) « percant », « en même ten », « la ceuilete des fleurs[3] », « je menfonce en esprit dans les verges », « pour les y apporté », « laissons faires », « les papies cy joints[4] » ; — de sa fiancée, Félicité Didot : « je nai pu l’Efectuer », « aussi aige sézie », « je mettois flatée », (vous qui) « me taxée D’indiférence », « sont défaut n’est pas de ce perde », « ou les ataques de nerf l’est jamais mise », « l’horeur dunne pareille seine[5] » ; — etc. Ce sont là des soins puérils, et les lettres de Mme d’Épinay, de la comtesse d’Houdetot ou de la marquise de Verdelin de-

  1. Ainsi les mots « dans nos transports » (p. 95), qui n’existent plus dans le ms. de Paris, reparaissent (cf. p. 254) dans le ms. Moultou.
  2. Revue d’histoire littéraire de la France, 1906, p. 306.
  3. La vie et les ouvrages de Jean-Jacques Rousseau, édition Maurice Souriau, 1907, p. 25, 48, 53, 66, 128.
  4. Jean Ruinat de Gournier, Les fiançailles de Bernardin de Saint-Pierre, dans la Revue des Deux-Mondes, 15 mai 1904, p. 371, 372, 374, 379.
  5. Ibid., p. 367, 380, 384, 385.