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Suit la nomenclature d’un certain nombre d’autres crimes et une dénonciation générale sur la conduite des guides du château d’Aux ; la municipalité de Bouguenais appuie la plainte de faits précis[1].

Les trois guides furent arrêtés, conduits à Nantes et incarcérés à la prison du Bouffay, le 17 floréal (6 mai 1794). Deux instructions se succédèrent ; dans la première, vingt et un crimes sont relevés et quarante témoins entendus.

Beilvert, qui sentit sa position mauvaise, provoqua une pétition dans son corps ; les archives l’ont conservée couverte de signatures d’officiers et de soldats. Toutes les vertus civiques sont attribuées à notre homme ; on mentionne qu’à Sainte-Pazanne, il sauva Muscar entouré de cinquante brigands « que s’il y avait vingt cinq Beilvert, depuis longtemps il n’existerait plus de brigands » (par disparition de la race sans doute).

D’une lettre du citoyen Elzéar Aude, qui pour la beauté des sentiments, qui y sont exprimés, serait toute à reproduire, nous détachons le passage suivant :

« Dans une République dont la vertu morale et la jus-

    son mari qui avait été blessé le matin ; quelques-uns dirent qu’il fallait l’achever et qu’elle méritait aussi d’être tuée.

    « Elle dit que son mari n’avait jamais été aux brigands, Beilvert qui était à la porte cria qu’il fallait l’achever, ce qu’ils firent alors et le trainèrent dans la place…

    « Enfin elle déclara que Beilvert lui a enlevé son vin et différents objets dont elle donne le détail. »

    Beilvert, auquel la déposition est communiquée, répondit que le témoin en impose et que le vin a été enlevé par le commissaire du Pèlerin.

  1. Il est entendu que nous ne donnerons que le détail de quelques crimes ; leur ensemble n’ajouterait rien à l’intérêt et affecterait inutilement la sensibilité du lecteur.