Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à la fois ; de tous à la fois, répétons-le, car hors de cette condition, il ne se trouve qu’un vain jeu de déplacement, gain pour l’un au détriment de l’autre : il n’y a plus d’économie politique.

Sous la direction de notre collègue, nous ne demandons plus a l’économiste, qu’il nous combine de nouvelles lois génératrices de la plus grande production, qu’il nous apporte comme de nouvelles recettes prolifiques pour que deux deviennent trois, qu’il nous découvre enfin de nouveaux modes de la création des valeurs : autant vaudrait demander à l’astronome qu’il traçât de nouveaux orbites aux planètes. La production industrielle a ses lois comme l’astronomie, indépendamment de toutes formes de gouvernements humains. Les observer, remarquer où leur cours rencontre des obstacles que nous aurions fait naître, éclairer la prudence, sur les moyens de désobstruer, puis laisser agir librement la nature. Voilà, Messieurs, le point central auquel M. Say ramène la théorie économique.

Chez lui, elle n’a pas plus que le Commerce ou la Mécanique la prétention de régler les destinées politiques des peuples ; elle se développe au sein des agitations de toutes sortes qui peuvent les troubler. L’économiste ne se pose ni comme administrateur, ni comme homme d’état ; il peut seulement leur offrir un tribut.

Serait-ce à dire que, sèchement exclusivement occupé du phénomène de la production, il resterait indifférent au sort de son pays, sans, entrailles pour la patrie qui l’a bercé sur son sein, qui le protège, dont le malheur ou la gloire le blesse ou lui fait noblement lever le front ? Ah ! Messieurs, que ce serait calomnier les amis de