Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/355

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bera toujours comme le moi, comme la liberté, dans le domaine des existences non autrement démontrées que par le sentiment. C’est là le point de départ pour la formation de la valeur : le besoin nomme toujours la chose qu’il appèle, valeur ou utilité.

Ou sage ou déréglé, le besoin est ; il agit pour se satisfaire, et rencontre des obstacles dans son action ; il agit par la liberté. Mais la liberté est pour le mal comme pour le bien, pour l’utile comme pour ce que la raison juge inutile. Afin de prévenir le choix défectueux que feraient l’ignorance ou le vice, des mesures sont prescrites ; sont-elles toujours opportunes ?

Tel est, ce me semble, le second état de la question économique. Elle présente deux faces : liberté, restrictions.

Ce sont, chez notre savant auteur, deux foyers dont le rayonnement doit apparaître devant vous.

Chez lui, les opinions pour la liberté contre les restrictions ont l’extension la plus vaste ; mais elles ont une portée qui, aux yeux de quelques personnes, deviendrait périlleuse dans l’application, et nuirait au bien-être de la société telle qu’elle s’offre à nous aujourd’hui. Il en est résulté dès controverses, quelques oppositions que, même dans un panégyrique, nous avouerions avoir partagées, quand nous avons cru la nationalité négligée, quand l’intérêt de la liberté sociale nous a paru autre que celui de l’appétit individuel qui, du moins en fait si non droit, ne s’en écarte que trop fréquemment. Certains problêmes en conséquence n’ont pas paru suffisamment résolus, certains autres ont ren-