Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contré des solutions contraires aux siennes. Je ne fais que narrer. Messieurs ; mais il faut le dire avec sincérité, la science économique qui a chassé tant de nuages n’en a pas encore purgé l’horizon dans toute son étendue.

Si nous passons aux restrictions, la scène change : des voiles multipliés se lèvent ou se déchirent, et chaque vérité scintille d’une lumière plus vive dans les écrits de M. Say.

Ses travaux, pour mettre à nu les obstacles inopportuns qu’une longue ignorance à, innocemment nous devons le croire, mais surabondamment accumulés sur la route de la production, ses travaux, dis-je, sont immenses, judicieux, lumineux, pleins de perspicacité. Dès qu’ils n’empiètent pas sur les limites contestées de la nationalité, ils ne trouvent plus de contradicteurs, chacun leur rend un brillant hommage. Ce sont eux, on peut le supposer, qui, par l’élagage successif de superfétations sans nombre, ont mis à nu cette belle théorie naturelle, qu’il n’eût peut-être pas été donné à l’esprit humain de combiner à priori. Sans doute elle est le fruit de sa loyale critique qui ne voulait le vrai que pour le vrai.

D’innombrables écrits étaient devant ses yeux, amoncelés dans l’ordre des siècles qui les ont produits. La religion, la morale, la science, la force, l’adresse, l’honneur, le crime même, tout y avait été diversement présenté comme moyen d’obtenir l’enrichissement matériel, des peuples. M. Say jugea qu’après tant d’efforts intellectuels la vérité pouvait cependant se trouver au sein de cet amas confus. Ses infatigables investigations