Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/360

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fataliste, une froide arithmétique, bornant l’horizon humain au seul aspect de deux et deux pour quatre. Si elle est le repos quant à l’entendement seul, c’est celui de la mort quant à l’homme tout entier, qui n’est pas moins volonté libre qu’intelligence.

Que l’économie politique soit troublée dans son jeu par une passion qui aurait pu être bonne, et qu’un abus de la liberté, ou un choix déréglé a rendu mauvaise ; reconnaissant, sans, prétendre l’anéantir, l’existence de cette irrécusable faculté, de suite elle s’empresse de se rattacher au systême général social, non certes à l’exclusion des autres sciences, mais par concours avec elles, et avec toutes, pour recommander à qui de droit de travailler à ce perfectionnement moral des masses, sans lequel rien de bien, rien de solide ne donne espoir de se fonder.

Pour contingent vaux procédés de conservation et de bien-être, tandis que d’autres sciences présentent comme véhicules les unes la répression, les autres la santé, d’autres la discipline ; l’économie politique apporte, elle, non exclusivement encore une fois, mais essentiellement, la doctrine morale de la probité, de l’ordre, de la conduite comme base du crédit, générateur incontestable de l’enrichissement. Et quand, par des arguments tout logiques, elle appèle ainsi l’intérêt privé trop souvent égare, au secours de l’intérêt général et de l’accroissement même des produits matériels ; c’est, Messieurs ; sans préjudice des motifs plus nobles qui élèvent vos âmes vers la destinée complète de l’homme. Que serait en effet une science qui prétendrait y rester étrangère ?