Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/366

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pouvaient prétendre à des succès durables ; mais leurs preuves étonnent quelquefois le bon sens du vulgaire. Ils n’étouffent pas la vérité, mais ils l’obscurcissent. Ils n’empêchent pas d’être vrai ce qui est vrai, mais ils font croire aux gens du monde, tous ceux qui redoutent la peine d’examiner, qu’il n’y a rien de prouvé sur rien ; ce qui plaît singulièrement aux hommes qui but de bonnes raisons pour craindre la vérité. »

D’alembert a dit : « rien n’est si dangereux pour le vrai, et ne l’expose tant à être méconnu, que l’alliage ou le voisinage de l’erreur. »

M. J.-B. Say a eu raison de s’élever contre les mauvais principes d’économie sociale ; car, ils peuvent mettre la machine gouvernementale en péril. Rien de si rare que cette science, et cependant que de gens se croient appelés à lui faire faire des progrès ?

M. J.-B. Say a très-bien défini les capitaux et cette définition rend facile l’explication d’une foule de phénomène de l’industrie qu’on n’expliquait pas bien avant cela.

Il démontre très-clairement les avantages des inventions nouvelles, et fait voir que la perturbation qu’elles apportent momentanément dans la Société, n’est pas à comparer aux suites fructueuses qu’elles entraînent avec elles. Il prouve qu’il n’y a pas plus de malheureux dans les lieux où sont établies les machines à vapeur, que dans les pays où on en manque. « On ne voyait, dit-il, guère de machines en Angleterre au temps de la reine Élisabeth, et ce fut alors cependant que l’on se crut obligé de porter cette loi pour l’en-