Page:Annales de la société royale académique de Nantes et de la Loire-Inférieure, 3, 1832.djvu/369

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Il démontre clairement, même pour les hommes étrangers à la science, que les emprunts ont le funeste résultat d’empêcher les gouvernements de songer à l’économie, par la facilité qu’ils trouvent à se procurer de l’argent. Le capital emprunté est promptement absorbé, le plus ordinairement en objets qui ne peuvent se reproduire ; il reste donc à la nation un capital à rembourser dans l’avenir, et pour le présent une augmentation de contributions pour payer l’intérêt annuel. Il nous fait voir et toucher au doigt l’augmentation de prix de toutes nos consommations par la progression de tous ces impôts sous quelque nom qu’ils se déguisent, pour obtenir notre argent. Il condamne le maintien de l’amortissement et prouve qu’il n’amortit réellement rien, puisqu’un emprunt n’est pas encore remboursé, qu’on en fait un autre. C’est donc réellement un emprunt continu ; dirais-je que j’ai acquitté mon billet, de 10,000 fr., si j’ai été obligé d’en faire un autre de 10,500 fr. pour le remplacer en y joignant les intérêts ?

Ici, M. Say est d’accord avec Ricardo et Hamitlon, tons ont parfaitement démontré qu’on n’amortit une dette que lorsque le revenu excède la dépense. Amortissez avec l’excédant des revenus de l’année et vous n’aurez pas, 1o les frais que vous occasionnent la caisse d’amortissement ; et, en second lieu, chaque année verra diminuer et le capital et l’intérêt de votre dette. Cet amortissement prendrait une force bien grande à mesure qu’on avancerait davantage.

Nous recommandons la lecture des ouvrages de J.-B. Say, non-seulement à tous ceux qui sont chargés de quelques parties du pouvoir, mais aussi aux sim-