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PRINCIPE DE L’HARMONIE.

ACOUSTIQUE.


Considérations sur les bases physico-mathématiques de
l’art musical.
Par M. G. M. Raymond, principal du collége de Chambéri,
membre de plusieurs sociétés savantes.
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L’expérience a fait voir que les recherches des savans dans l’étude de la nature sont rarement infructueuses, et que celles dont l’objet semble le plus éloigné d’atteindre à quelque utilité réelle, jettent tôt ou tard une lumière nouvelle dans la pratique des arts. Combien de phénomènes long-temps isolés, dépourvus en apparence de tout intérêt, et ne paraissant offrir que le fruit stérile de quelques observations oiseuses, ont fini par se rattacher à des doctrines importantes, et par conduire à des conséquences inattendues qui ont exercé une influence directe et féconde sur les moyens de satisfaire aux besoins de l’homme ou d’augmenter ses jouissances !

Telle sera vraisemblablement la destinée des découvertes que les modernes ont faites dans l’Acoustique, relativement aux bases physico-mathématiques de l’art musical. Voici quelques légers aperçus sur cet objet.

Des savans très-versés dans la connaissance des auteurs qui ont traité de la musique des anciens, ont pensé qu’il a existé un système musical commun aux Égyptiens, aux Chinois et aux Grecs ; que ce système était uniquement fondé sur la progression triple et sur l’identité des octaves, c’est-à-dire, sur le sacré quaternaire 1, 2, 3, 4,