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PRINCIPE.


qui donne 1 et 2, rapport de l’octave ; 1 et 3, rapport de la douzième ; 2 et 3, rapport de la quinte, 3 et 4, rapport de la quarte ; 1 et 4, rapport de la double octave ; d’où il s’ensuivait que le diagramme déduit de ce principe ne contenait que des tons égaux dans le rapport , une tierce majeure dans le rapport , et une tierce mineure dans celui de  ; ce qui excluait nécessairement les tierces et les sixtes du nombre des consonnances. Les mêmes auteurs ont pensé que tel était le système de Pythagore, et que les modifications introduites par Didyme et Ptolémée ne furent que des erreurs qui furent ensuite répétées par Zarlin, et propagées à tort comme des principes liés au système musical des anciens Grecs.

Quoi qu’il en soit, Ptolémée substitua le rapport , pour la tierce majeure, au rapport , et rendit ainsi cet intervalle conforme au résultat des expériences modernes d’Acoustique, dont on a refusé la connaissance aux Grecs. D’autres savans non moins éclairés assurent qu’en cela Ptolémée ne fit que rétablir les véritables principes du système primitif des Grecs.

Les modernes ont découvert que le son d’une corde vibrante n’est pas un son simple, mais que d’autres sons coexistent avec lui : cette coexistence de sons a donné le fondement de l’accord parfait, qui était déjà usité dans les orgues : or il paraît que cet instrument a été introduit en Europe dès le septième siècle.

Rameau, étudiant son art en philosophe, cherchait dans la nature quelque principe plus satisfaisant que tout ce qu’il avait vu jusqu’alors. Il fut frappé de la résonnance des sons harmoniques qu’il remarqua dans la corde vibrante, phénomène déjà connu, comme on le voit dans les écrits des Mersenne et Wallis. Rameau ne soupçonna que deux sons aigus réunis au son fondamental, la douzième et la dix-septième majeure, sol (3), mi (5)[1]. Il paraît qu’en 1749 les commissaires de l’académie des sciences, chargés d’examiner le prin-

  1. Démonstration du principe de l’Harmonie, etc. : Paris 1750, pag. 15 et suiv.