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CIRCULATION

mouvement du sang sera sensiblement accéléré ; et, sans vouloir soumettre à un calcul rigoureux la solution de l’équation on voit pourtant que les conséquences de ce mouvement accéléré doivent être celles qui suivent : accumulation de la masse sanguine dans le système veineux, et par conséquent à la surface du corps ; elle pénétrera avec force dans ces petits vaisseaux qui sont invisibles dans l’état naturel ; de là ces yeux étincelans, ces battemens fréquens du cœur et des artères ; cette force et cette fréquence du pouls ; cette respiration embarrassée ; ces urines colorées, ces céphalagies ; cette foule de symptômes enfin dont l’ensemble constitue cette classe de mouvemens fébriles qui est connue sous le nom de Pyrexies.

18. L’autre cas de , ou de négatif a pour suite un mouvement du sang retardé. L’onde de sang qui, à chaque battement, rentre dans le cœur, par le tronc du système veineux, est moindre alors que celle que le cœur chasse dans l’aorte. Le sang s’accumulera donc, dans le système artériel, en laissant entièrement vides les petits canaux du système veineux, et en se retirant en partie des grandes veines. L’évacuation du cœur, à chaque battement, ne sera qu’incomplette ; continuellement, mais faiblement irrité, il éprouvera des contractions petites, mais plus fréquentes que dans l’état naturel ; le resserrement et la contraction des vaisseaux veineux de la surface, leur disparition, la pâleur répandue sur tout le corps, la diminution de l’embonpoint, les yeux languissans ; tels sont les symptômes que l’on doit regarder comme la suite naturelle de cet état où la somme des résistances est plus grande que celle des forces vitales des artères, et détermine, en conséquence, le refoulement de la masse sanguine vers l’intérieur du corps.

19. Et tels sont les deux genres opposés de maladies qui doivent nécessairement avoir lieu, dès que l’égalité entre la somme des forces vitales et celle des résistances n’est plus maintenue, ce qui rend impossible cette uniformité dans le mouvement du sang, qui est pourtant la condition indispensable à l’état de santé parfaite. Le mouvement alors sera accéléré, dans le cas de  ; retardé,