Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1813-1814, Tome 4.djvu/23

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sans doute, pour l’époque où il a paru, mais qu’il serait peut-être temps enfin de laisser reposer en paix, à côté de la Caille et de tous ceux du même temps.

Avant de terminer, je dois dire quelque chose des difficultés que présente fréquemment aux commençans l’ambiguïté des signes des radicaux pairs. Quelques auteurs, au lieu da mettre ces difficultés bien en évidence, et d’enseigner à les surmonter, semblent au contraire avoir apporté tous leurs soins à les éluder ; c’est-à-dire, qu’ils se sont appliqués à disposer leurs calculs de telle sorte qu’en extrayant les racines sans aucun égard au double signe, on tombe précisément sur le résultat qui convient au problème.

Mais on ne doit jamais perdre de vue que toute racine paire porte inévitablement le double signe sans qu’on puisse dire, dans aucun cas, ni sous aucun rapport, que l’un de ces signes lui soit plus naturel que l’autre. À la vérité, il arrive fréquemment que, par la nature individuelle de la question dont on s’occupe, l’un de ces signes doit être rejeté ; mais, c’est tout aussi souvent le signe que le signe  ; et c’est précisément de là que naît l’embarras. Le moyen le plus simple et le plus uniforme de le dissiper me paraît être de traiter le double signe comme l’on traite les constantes arbitraires, dans le calcul intégral ; c’est-à-dire, d’en lever l’ambiguïté par quelques suppositions particulières qui ne fassent pas évanouir les termes radicaux, et pour lesquelles on sache bien, à l’avance, quel résultat on doit obtenir.

J’ai essayé, dans cette dissertation, de ramener la théorie des quantités négatives à des notions qui me semblent plus claires, et sur-tout incomparablement plus commodes pour le calculateur, que celles qu’on leur a substituées depuis quelques années, et j’ai montré, par divers exemples, que les difficultés opposées à ces mêmes notions ne sont pas aussi sérieuses qu’on pourrait l’imaginer. Si j’ai pu paraître avoir quelquefois en vue l’introduction de la Géométrie de position, c’est uniquement parce que je ne connais aucun autre écrit où