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RATIONNELLE.

29. On voit donc, 1.o que la proposition universelle négative et la proposition particulière affirmative sont seules susceptibles de conversion simple ; 2.o qu’en outre, toute proposition universelle, soit affirmative soit négative, est susceptible de conversion par accident, laquelle s’opère en changeant sa quantité.

30. Il suit de là que les propositions universelles négatives et particulières affirmatives ont seules leurs réciproques pour converses ; ce sont donc aussi les seules de la vérité desquelles on puisse conclure avec certitude celle de leur réciproque. Et, comme les réciproques de ces réciproques sont les propositions même dont il s’agit, il s’ensuit qu’une proposition et sa converse simple sont deux propositions tout-à-fait équivalentes, ne disant absolument ni plus ni moins l’une que l’autre, et pouvant toujours conséquemment, sans aucune sorte d’inconvénient, être substituées l’une à l’autre dans le raisonnement.

31. On voit enfin qu’il n’est utile de bien discerner ce qui est sujet et ce qui est attribut, et de ne point prendre l’un pour l’autre, que dans les seules propositions universelles affirmatives et particulières négatives. Ce sont donc aussi les seules dont la vérité n’entraîne pas nécessairement celle de leurs réciproques, et dont conséquemment les réciproques ne doivent être admises qu’autant qu’on les a prouvées comme ces propositions elles-mêmes.

32. Les principes que nous venons d’établir (20, 28) peuvent souvent trouver d’utiles applications dans la recherche de la vérité. Nous ne saurions, en effet, à raison des bornes étroites de notre intelligence, nous promettre de parvenir toujours facilement à nous assurer, d’une manière directe, de la vérité ou de la fausseté d’une proposition donnée ; tandis qu’à l’aide de ces principes, il pourra souvent nous être permis de substituer à la proposition à examiner quelque autre proposition d’un abord plus facile, et dont la vérité ou la fausseté, une fois reconnue, nous mettra en état de prononcer, en toute confiance, sur la vérité ou sur la fausseté de la première.

33. Ainsi, par exemple, pour prouver que A est fausse, il suffira