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DIALECTIQUE

de prouver que N ou est vraie, ou bien que a ou , est fausse ; et, pour prouver que a est vraie, on pourra se contenter de prouver que A, ou est vraie, ou bien que N, , n, ou est fausse. Il ne serait pas difficile de dresser un tableau complet de ces diverses sortes de relations ; et c’est pour cela que nous croyons devoir en laisser le soin au lecteur.

§. III.
Théorie du syllogisme.

34. Il est peu de propositions dont la vérité ou la fausseté puisse être immédiatement aperçue d’une manière certaine ; et, le plus souvent, les idées qu’une proposition a pour but de comparer n’ont pas entre elles une liaison assez prochaine, un rapport assez apparent, pour qu’il nous soit permis de saisir nettement, d’une première vue, la convenance ou la disconvenance qui existe entre elles.

35. L’artifice qu’on emploie, pour vaincre cette difficulté, consiste à insérer, entre les deux idées que l’on a dessein de comparer, un nombre plus ou moins grand d’idées intermédiaires, dont les relations, tant entre elles qu’avec les idées extrêmes, soient plus facilement perceptibles, et mettent ainsi mieux en évidence la convenance ou la disconvenance entre celles-ci[1].

36. Mais, de même qu’un calcul, entre un grand nombre d’élémens, peut toujours être décomposé en une suite d’autres calculs tels que, dans chacun d’eux, deux élémens seulement doivent con-

  1. Condillac, dans une note de sa Logique (1.re partie, chap, VII), tente de jeter du ridicule sur cette méthode. Il serait pourtant difficile d’en imaginer d’autres. C’est, en particulier, celle des géomètres qui, depuis vingt siècles qu’ils l’emploient, ont fait, par son moyen, un assez bon nombre de découvertes ; et dont les erreurs, durant ce long intervalle, peuvent facilement être comptées.