Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1816-1817, Tome 7.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
272
CIRCULATION

proportionnel à la force elle-même. Reste à savoir si cette force agit dans le sens même du mouvement du corps, ou dans un sens opposé, ou enfin dans une autre direction quelconque. Dans le premier cas, il faudra ajouter le changement à la vitesse même du corps ; dans le second, il faudra, au contraire, l’en retrancher ; et dans le troisième, enfin, il faudra déterminer, d’après les lois de la géométrie, l’influence que pourra avoir cette force sur l’état actuel du corps. Mais, dans tous les cas, cette même force sera proportionnelle, non à la vitesse actuelle du corps, mais à l’accroissement ou à la diminution que cette vitesse aura éprouvée, ou, plus généralement au changement qu’elle aura subi.

4. Un corps quelconque, solide ou fluide, est en mouvement, suivant une loi quelconque : deux forces rigoureusement égales, mais agissant dans des directions opposées, viennent agir sur lui : il faut déterminer le changement que cela produira dans son état actuel. Mais, si les deux forces sont égales, et qu’elles agissent dans des directions opposées, il est clair qu’elles n’en produiront pas : le corps persistera dans l’état de repos ou de mouvement qu’il avait d’abord. Dans l’état de santé, d’après l’idée que nous devons nous en faire, des causes retardatrices agissent sur l’onde de sang sortie du cœur : elles sont nombreuses et évidentes ; opposons-leur des causes accélératrices qui leur soient égales et contraires, et le mouvement du sang continuera, tel qu’il aurait eu lieu sans l’existence d’aucune de ces deux causes ; c’est-à-dire qu’il sera uniforme.

5. Mais que restera-t-il donc du mouvement du corps, dans le cas où les causes retardatrices seront égales aux accélératrices ? ce qui en restera ? Il restera toute cette vitesse que l’onde de sang avait immédiatement reçue du cœur, et qui, depuis sa sortie du ventricule gauche, jusqu’à sa rentrée par l’oreillette droite, n’aura pas reçu la moindre atteinte. Cette vitesse est certainement très-médiocre : mettons cinq à six pieds par seconde, pour une veine telle que la brachiale, ou la médiane ; et nous aurons le mouvement du sang,