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DU SANG.

entre les forces accélératrices et les forces retardatrices qu’on rencontre partout. L’ignorance seule peut dire que le mouvement ne peut avoir lieu qu’autant que les premières l’emportent sur les autres. D’un pareil état de choses, il ne saurait résulter qu’un mouvement accéléré. Les auteurs d’une pareille proposition ne tiennent pas compte du mouvement actuel qui existe encore. Tant que ce mouvement n’est pas détruit par une cause étrangère, ou, tant qu’il n’est pas augmenté par une cause également étrangère, il ne peut cesser d’être le même. Enfin, si ce mouvement est affecté, à la fois, par deux causes étrangères, égales et directement opposées, dont l’une par conséquent tend à l’augmenter, tandis que l’autre tend à le diminuer, et qui par conséquent se détruisent, le mouvement reste tel qu’il est ; il n’est ni augmenté ni diminué ; il est rigoureusement uniforme ; et la vitesse une fois acquise demeure constamment la même.

10. Tout ce que je viens de dire parut pour la première fois dans mon ouvrage : De vi vitali arteriarum diatribe. Adita nova de febrium indola generali conjectura. Argentorati, 1785. Des trois cas possibles que présente l’équation générale savoir : le premier était essentiel à l’état de santé ; les deux autres désignaient la fièvre, savoir : le Synothus, et le Typhus. Cet ouvrage eut le sort de tous ceux qui choquent les idées reçues, et qui cependant ne sont pas appuyés par des démonstrations d’une évidence suffisante. C’était des propositions générales de mécanique, que je supposais connues de tout le monde ; et c’était la véritable raison pour laquelle je donnais tout l’ensemble de ma Pyrétologie sous une forme aphoristique, en la bornant à trente-trois thèses, dont il me paraissait fort inutile de donner les démonstrations. Je supposais que ces démonstrations s’offriraient d’elles-mêmes : j’avais-mal jugé de mes lecteurs. Les plus célèbres journaux de l’Allemagne en parlèrent avec une indifférence très-marquée : aucun ne jugea nécessaire de dire un mot seulement de mes thèses, qui renfermaient pourtant la partie nouvelle et véritablement essentielle