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Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1816-1817, Tome 7.djvu/284

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CIRCULATION

de mon système. Je dois en excepter toutefois la Gazette littéraire de Tubingue, qui donna, quatre années après, un exposé très-détaillé de mon ouvrage, et sur-tout des thèses, qu’elle honora d’une critique particulière et très-avantageuse. L’auteur de cette récension était entièrement au fait de tous les principes de mécanique qui conduisent à mes résultats ; il se garda bien de tomber dans les bévues des autres ; et il accorda à mes propositions toute l’importance qu’elles méritaient effectivement. Mais cette critique fut bientôt oubliée, et ne fit aucune impression sur le siècle.

11. Dix années après, en 1794, je publiai, à Heidelberg, ma Fieherlehre nach mecanischen grundsäzzen (Pyrétologie, d’après les principes de mécanique), dans laquelle je développai tout mon système. Cet essai fut encore plus malheureux que le précédent : très-peu de journalistes daignèrent en faire mention : tous furent généralement révoltés de la proposition : Si la force vitale des artères est égale à la somme des résistances, le mouvement du sang sera uniforme : ils ne comprenaient pas ce que cela voulait dire ; et comme c’est là la proposition fondamentale de mon système, il est inutile de faire observer qu’ils ne comprenaient rien à tout le reste non plus. Ne voulant pas effaroucher mes lecteurs j’avais évité de donner, à ce que j’écrivais, cette forme mathématique qui lui était propre. Je sentais alors l’impossibilité de leur faire entrer dans la tête cette égalité entre les forces accélératrices et retardatrices, à moins que d’ôter en même temps toute idée de mouvement quelconque. En conséquence, je résolus de donner, à la première occasion, mon système, revêtu de tout l’appareil mathématique propre à le rendre intelligible aux géomètres ; en laissant ensuite à ces derniers le soin de le faire comprendre aux autres.

12. Cette occasion se présenta bientôt. L’an 1794, je donnai au public ma Kritik des pratischen Arzeneikunde (Critique de la médecine pratique). Le septième chapitre de cet ouvrage est entièrement destiné à l’exposition de mon système ; et à la suite,