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CIRCULATION

thématiques à Strasbourg. C’est donc depuis vingt années, à peu près, que j’ai pu regarder ma carrière de médecin comme complètement terminée. Ce fut en 1812 pourtant que je mis au jour mon Essai d’une application de l’analise algébrique à la circulation du sang, que je destinais aux Annales de mathématiques de M. le professeur Gergonne, dans le troisième volume desquelles cet essai occupe en effet dix-sept pages. C’était là le dernier de mes ouvrages sur ce sujet ; et je ne songeais plus dès lors à reprendre la plume pour écrire ni sur la circulation du sang ni sur l’analise des fièvres, ni sur aucune matière de médecine quelconque.

14. Ce fut au mois d’avril de cette année, qu’un de mes collègues me rendit attentif sur quelques passages de l’Histoire pragmatique de la médecine, par Kurt Sprengel, où j’étais cité, et qui pouvaient m’être très-préjudiciables. Voici le texte de ces passages, tels qu’ils se trouvent dans la traduction française du sixième volume de cet ouvrage.

(Page 140) « Prenant pour guide les précieux travaux de Gauthier Verschuir sur cette matière, Chrétien Kramp accorda la contractilité aux artères ; mais par une bizarrerie inexplicable, il prétendit que cette force est différente de l’irritabilité ».

(Page 279) « Si quelques chimistes nous ont rappelé les théories du XVII.e siècle, la lecture de la pyrétologie d’un géomètre semble nous reporter au temps des iatromathématiciens. Chrétien Kramp croyait pouvoir expliquer les développemens de la fièvre, en admettant toujours la prépondérance de la force vitale sur la lenteur et les obstacles de la circulation du sang, sans réfléchir que cette prépondérance est absolument indispensable pour que la circulation s’effectue, et que, lorsque la force vitale n’est pas supérieure à l’obstacle, il s’ensuit un repos parfait ».

(Page 336) « L’essai que fit un fanatique, Chrétien Kramp, de donner une certitude mathématique à la médecine, est si pitoyable, qu’à l’exception de quelques fragmens, extraits d’Hyppocrate et de Galien, ce livre ne contient rien de plus que la