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DU SANG.

je donnai, en moindres caractères, et en forme de notes, les démonstrations mathématiques qui lui servaient d’appui. La fausse base sur laquelle cela était établi gâtait tout. Dès que l’uniformité du mouvement du sang ne peut être maintenue que sous la condition exclusive que la force vitale des vaisseaux et la somme des résistances, c’est à-dire, que les forces accélératrices et retardatrices de la masse sanguine soient rigoureusement égales entre elles ; voilà ce qui fait vraiment dresser les cheveux, et ce qui révolte le sens commun. Et que restera-t-il donc, dans le cas d’une égalité parfaite entre ces deux forces opposées ? Et faut-il donc le dire cent fois ? Il restera toute la force du cœur, ainsi que toute la vitesse qu’il aura communiquée à l’onde sanguine, et qui est très-indépendante de la force vitale des vaisseaux. Supposons que cette force vitale soit un peu plus grande que la somme des résistances ; dans ce cas, il restera donc quelque chose de la première, après en avoir retranché la seconde ; et ce quelque chose, ajouté à la vitesse que le sang aura reçue immédiatement du cœur, produira un mouvement accéléré. Supposons, au contraire, que la somme des résistances soit un peu plus grande que la force vitale des vaisseaux dans ce second cas, il restera quelque chose de la première après en avoir retranché l’autre toute entière ; et ce quelque chose, ôté de la vitesse que le sang aura immédiatement reçue du cœur, produira un mouvement retardé. L’un et l’autre des deux états est un état de maladie, incompatible avec l’uniformité du mouvement de sang, qui est une conséquence d’une égalité parfaite entre la force vitale des vaisseaux et la somme des résistances. Mais enfin l’un et l’autre doivent produire les deux états parfaitement opposés, et qu’on ne pourra mieux désigner que par les dénominations de fièvre positive et de fièvre négative.

13. Peu de temps après avoir écrit cet ouvrage, j’eus la place de professeur de mathématiques, de physique et de chimie à l’école centrale de Cologne ; et, après y être resté douze ans, j’acceptai celle de doyen de la faculté des sciences et de professeur de ma-