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PROBLÈMES D’ARITHMÉTIQUE.

ARITHMÉTIQUE.

Méthode propre à résoudre les questions ordinaires
d’arithmétique, sans le secours de la théorie des
proportions ;

Par M. Bérard, principal du collège de Briançon, membre
de plusieurs sociétés savantes,
≈≈≈≈≈≈≈≈≈

Pour justifier le but de ce petit article, il ne sera pas inutile, ce me semble, de rappeler d’abord quelques observations connues et quelques maximes généralement avouées depuis long-temps.

On convient que ce n’est que par le progrès toujours croissant des lumières que le genre humain peut parvenir à tout le degré de bonheur et de prospérité dont il paraît être susceptible ; mais il est évident que cette proposition doit s’entendre des lumières publiques, et non des lumières individuelles d’un petit nombre d’hommes privilégiés.

L’espèce humaine peut, en effet, se partager en trois classes : la multitude qui reçoit l’impulsion ; les philosophes ou savans de bonne foi qui la donnent ; enfin, les égoïstes et les fourbes de tous genres, qui cherchent à perpétuer l’ignorance et à réserver pour eux-seuls les avantages attachés au savoir.

Ce n’est donc point assez que les philosophes perfectionnent les sciences, il faut encore que la multitude n’en perde pas de vue la marche progressive ; il faut qu’elle en comprenne le langage et