Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1818-1819, Tome 9.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
DE LA DÉFINITION.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

même règle, quoiqu’elle ne soit pas d’observation rigoureuse, il est néanmoins très-bon de s’y conformer ; attendu qu’en toutes choses, tout ce qui ne concourt pas nécessairement au but qu’on se propose est par là même superflu. Ainsi, par exemple, ce serait définir la sphère d’une manière inconvenante que de dire que c’est une surface dont tous les points sont également distans d’un même point et dont toutes les sections par des plans sont des cercles, puisque la première de ces propriétés suffit pour distinguer la sphère de toute autre surface, et que la seconde y est implicitement contenue.

Le défaut de cette attention pourrait même rendre une définition tout-à-fait vicieuse, en y comprenant quelque autre proposition contraire à la nature de l’objet défini ; et c’est ce qui arriverait, par exemple, pour la définition que nous venons de citer, si la sphère était de nature à ne pas avoir toutes ses sections circulaires. Dans tous les cas, une définition qui renfermera au-delà de ce qui lui est nécessaire, contiendra par là même implicitement quelque théorème et perdra ainsi la précieuse prérogative de se faire recevoir sans contestation.

La plupart des auteurs de logique prescrivent de définir par le genre et la différence ; c’est-à-dire, qu’ils veulent que, considérant l’objet à définir comme espèce, on énonce le genre dont cette espèce fait partie et le caractère qui distingue cette espèce de toutes les autres du même genre. Cette méthode serait très-bonne à suivre généralement, si nous possédions une classification exacte et complète des objets de nos connaissances ; mais, jusqu’à ce que nous en soyons là, ce serait se tourmenter en pure perte que de vouloir constamment s’assujettir à ce précepte.

Une chose très-essentielle à remarquer, c’est que le but d’une définition n’est point, en général, de nous donner une connaissance complète de l’objet que désigne le mot défini, mais seulement de nous mettre en état de le distinguer nettement de tout ce qui n’est pas lui. Ainsi, par exemple, quelque définition qu’on adopte pour le mot végétal ou pour le mot or, jamais nous ne pourrons nous