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THÉORIE
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une autre : tels sont, par exemple, les mots ellipse et hyperbole que les rhétoriciens emploient sous une acception très-différente de celle qu’ils ont reçue en géométrie.

L’inconvénient n’est point très-grave encore, lorsque, comme dans cet exemple, les mots dont on fait double emploi ont, dans les deux cas, des significations totalement différentes. Il n’arrive là, en effet, que ce qui arrive en algèbre, lorsque, dans deux questions indépendantes, on se permet de faire usage des mêmes lettres pour représenter des élémens divers ; mais il n’en est plus ainsi, lorsque les diverses acceptions d’un même mot se trouvent avoir entre elles une certaine analogie, et sur-tout lorsque c’est dans une même science qu’elles sont adoptées ; c’est, par exemple, ce qui arrive en géométrie pour les mots axe, pôle, tangente, projection, etc. On se trouve alors à peu près dans le même cas où serait un analiste qui, dans une même question, représenterait, par un même symbole, plusieurs élémens distincts. On ne saurait donc alors user de trop de précaution pour éviter l’équivoque. Ce qu’on peut faire de mieux pour y parvenir, c’est d’ajouter, dans les différens cas, au mot qu’on se propose d’employer à plusieurs usages, des déterminatifs formant avec lui des mots composés dissemblables. C’est à peu près de la même manière que, lorsque dans une même question d’algèbre on juge convenable de représenter plusieurs élémens par une même lettre, on a soin d’affecter cette lettre de divers accens ou de divers indices, dont la combinaison avec elle en forme autant de caractères différens.

II. La définition doit renfermer tout ce qu’il faut pour bien fixer le sens du mot défini : il convient qu’elle ne renferme rien au-delà de ce qui est nécessaire pour remplir cette destination. La première partie de cette règle est évidemment de rigueur ; car l’on sent fort bien qu’en la négligeant on ne ferait point une définition, puisqu’on ne fixerait le sens d’aucun mot. C’est, par exemple, ce qui arriverait si, voulant définir la sphère, on se bornait à dire que c’est une surface courbe. Quant à la seconde partie de la