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APPARENS.

d’après quoi les équations du meuvement apparent de ce point seront

c’est-à-dire que ce mouvement sera égal et contraire à celui de Ainsi, si décrit une droite d’un mouvement uniforme ou varié, lui semblera décrire d’un mouvement inverse une parallèle à cette droite. Si le point décrit un cercle, le point lui semblera décrire, en sens inverse, un cercle de même rayon ; de sorte que si décrit un cercle autour de semblera décrire un cercle autour de

C’est par l’effet de cette illusion que celui qui parcourt une route dans une voiture ou un canal dans un bateau voit les divers objets répandus dans la campagne s’enfuir derrière lui, avec une vitesse égale à celle qu’il a lui-même[1] ; et c’est encore par suite d’une semblable illusion que ceux qui ignorent le mouvement annuel de la terre autour du soleil, d’orient en occident, attribuent au soleil un mouvement annuel autour de la terre d’occident en orient.

Supposons présentement les deux points mus d’un mouvement rectiligne et uniforme ; nous pourrons prendre respectivement pour les équations de leur mouvement réel

  1. On pourrait objecter que les objets paraissent, aux jeux des voyageurs, se mouvoir d’autant plus lentement qu’ils sont plus distans de la route qu’ils parcourent ; mais c’est une pure illusion optique qui tient à l’éloignement. Il est évident, en effet, que si plusieurs points, répandus sur le terrain, marchent tous parallèlement avec la même vitesse effective, ils sembleront marcher d’autant plus lentement qu’ils seront plus distans du spectateur supposé immobile.
    J. D. G.