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CHANGEMENT D’ÉTAT

stable par un nouvel accroissement de quelque petit qu’il fût, et l’on contraindrait le corps à en chercher un autre qu’il n’obtiendrait dans ce cas que pour une valeur infinie de c’est-à-dire que le corps deviendrait aériforme. On sait qu’il faut augmenter considérablement la quantité pour faire passer un corps à cet état ; mais on verra néanmoins qu’un changement très-faible de cette quantité peut à la longue avoir le même effet, à cause de l’imparfaite conductibilité ; car l’accroissement de se communiquant d’abord à une petite partie du corps, la transforme avant que de s’être communiqué au reste ; et la partie transformée absorbe encore de ce principe, jusqu’à ce que l’égalité de température se soit établie ; mais la température des vapeurs étant fonction de et du volume, on voit que la pression extérieure, aussi bien que la température du corps vaporisant, détermine la durée de la vaporisation. Il est d’ailleurs évident que, par exemple, la nature de la vapeur de la glace doit être la même que celle de la vapeur d’eau à la même température.

Nous avons déjà observé que le caractère des vapeurs est que la quantité n’est pas fonction de ou qu’il n’y a pas d’équilibre stable ; si l’on veut éclaircir cette théorie par la considération des courbes, il faut choisir d’autres fonctions que celles que nous avons considérées plus haut. Pour cela, nous tracerons une courbe où les abscisses représentent, pour une valeur constante de les valeurs de la quantité indépendante tandis que les ordonnées correspondantes sont les forces qui s’opposent, dans chaque point, aux forces extérieures qui tendent à comprimer la vapeur. Il est d’abord facile de voir que, lorsque l’ordonnée doit être tandis que pour cette ordonnée doit être nulle. Si cette courbe, que nous supposons être (fig. 7) a un maximum, il est facile d’en déduire les conséquences. Si, en effet, les forces extérieures compriment la vapeur jusqu’à ce que on voit qu’elles doivent, en vertu des forces intérieures, changer brusquement de forme, en passant à un état qui répond au mini-